Marianne
AURICOSTE
Poète
Comédienne
Formatrice (corps- parole-écriture)
Débute
au théâtre. Elle interprète Euripide, Racine, Corneille, Tchékhov,
Claudel,
Strindberg, Milosz, Brecht...
Puis
se consacre au rayonnement de la poésie contemporaine.
Nombreuses tournées de récitals en France et à l'étranger (Alliances
Françaises, Centres
Culturels étrangers...)
Créations
de spectacles autour de Guillevic, Henri
Michaux, Yannis Ritsos, Octavio Paz,
Jean Follain, Les poètes du désert...
Elle
fonde l'association Le Champ des mots (subventionné
par le Centre National des
Lettres et la DRAC)
et crée des évènements autour
des nouvelles francophones et étrangères
Festivals – Lectures-spectacles : théâtre Essaïon – Café de la
Danse – théâtre de la
Vieille Grille – théâtre du Rond Point ( co-production avec la Maison
des Cultures du Monde) - Centre Mandapa – Festival de la nouvelle de St
Quentin – Festival de Chevilly-Larue.
Elle est accompagnée de comédiens et conteurs : Michaël Lonsdale,
Claude Piéplu,
Michel de Maulne, Suzanne Flon, Nita Klein, Michel Herbault, Mimi Barthélémy,
Muriel Bloch, Michel Hindenoch...
Productrice
à RFI (concours de la nouvelle francophone)
Productrice à France Culture (émissions
autour de la poésie)
Consultante
à L'ONU (Tunis 2006)
Dernières
créations :
- Comme on entend la pluie -poèmes
d'Octavio Paz (Maison de la poésie Paris 97)
– Paroles d'arbres –
contes, légendes et poèmes avec Michel Hindenoch (Gif-sur
-Yvette 98)
– Laisse faire la lumière –
poèmes de Guillevic (Maison de la poésie Paris 99)
– Comme la terre parle (dialogue
entre la science et la poésie avec des poètes et des scientifiques
(Maison de la poésie Paris 99- 2000)
– Écrits de lumière- poètes du désert (Tunis
– médiathèque Charles de Gaulle 2004)
– Chants Profonds de l'Arménie (création
janvier 2007 dans le cadre de Arménie mon amie)
Actions
de formation (stages et animations), dans les
écoles, les bibliothèques, à la
Fonction Publique (CNFPT), les IUFM, à Paris et en province : ateliers d'écriture
et d'expression orale :" Habiter ses mots, Habiter sa parole".
Bibliographie :
– L'argile des mots (Casterman)
– Lettre de Beauce (Chambelland)
– Flâner en France (C.
Pivot)
– Conversation dans le noir (L'Harmattan)
– La Promesse (l'Harmattan)
– Les noces du goéland (L'Harmattan)
– Le jour se lève Marina (à
paraître)
Articles
dans les revues : Vagabondages, Europe, Sud, Dire, Trousse Livre,
Nouvelles Nouvelles...
Résidence
d'Ecrivain en Aubrac (90)
Résidence d'écrivain à Quimper (99-2000)
Poèmes
extraits de
Lettre
au vivant Le quotidien du chant, dessin de Christiane Bricka, Les
Lieux Dits éditions, Cahiers du loup bleu, 2024
La Maison des blés, éditions Al Manar, Poésie 2021
Je
te parlerai à tu et à toi de sorte
que tu ne saches plus lequel est ton endroit.
Amour frère ou complice et l'argument
du trouble. Tu es cela plus ce que nous ignorons
l'un de l'autre.
Je suis toi comme tu es probablement moi.
Je t'appelle et t'embrouille et te devance
pour nous éprouver pour te posséder
et nous déposer là corps à cœur
toi le vivant que je ne cesse de harceler
toi l'argent fiché dans le tohu-bohu.
Ma patience nous épaulera.
J'étire l'incertitude, l'aujourd'hui
est trop bref pour relâcher l'indécision.
L'aujourd'hui un plein velours de nos caresses
au tranchant du présent.
Douceur
en ombre en vase lourd
et rien que cela à contenir entre deux mains.
Et c’est aussi la soie d’une journée
toute douleur tombée comme d’une statue de pierre.
Propres les yeux sur les courbes de la chambre.
Vous, toi, ici sans le moindre doute
on rejoint.
Tu dors en paix écorce pardonnée par le blanc
de la terre.
L’eau respire avec nous même le chat le chien
l’haleine d’une autre source blondissent.
C’est un cœur un second cœur qui roule
avec sa mousse vers la clairière.
Nous grandissons toi et moi hirondelles
d’un soleil double dans les travées de la raison.
En bas la rue prise dans l’étain
plus haut la maison serrée comme une vigne.
Je
t’aime comme les dix doigts de la main
arrondissent un obstacle.
Lettre
au vivant Le quotidien du chant,
Les Lieux Dits éditions, Cahiers du loup bleu, 2024
***
Ici
la capitale de joie.
la
page nue, les feuilles mortes, les mots d’hiver.
Je t’écrirai dans leur été quand la douleur
sera plus ronde.
D’abord
brosser la table et puis attendre sous
la lampe. Poser les coudes.
Prendre le rien dans ses deux mains comme
un chaton.
Il
va falloir entrer.
Tu ne connais ni le lieu ni le chemin.
Peut-être simplement reconstituer l’absence,
éveiller l’écho. Comme si avec tes quelques mots
tu pouvais tout réincarner.
Tu
descends dans le jardin et tu coupes les roses mortes
avec un sécateur trop grand.
Tu n’as rien d’autre à opérer.
Sur le mur les roses blanches. Tes mots sont impuissants
à dire le bonheur du rosier. Tu penses qu’il te
faudra tailler ses branches chaque matin. Tu te lèves avec
cette pensée.
Tu observes les roses maintenant comme si c’était de toi
qu’elles naissaient.
La
douleur s’est écroulée hier soir avec le reste des pétales.
Le
domaine a l’air de s’y reconnaître.
Le
jardin est un coquelicot, un tremblement de feuilles.
Chaque buisson
ravive
un peu d’enfance.
Pieds nus, tu te souviens.
La
Maison des blés, éditions Al Manar, Poésie 2021
***/***
Alain
DUAULT
Né à Paris en 1949, Alain DUAULT y a suivi à Paris des études supérieures
de littérature, philosophie et psychanalyse. Il est Licencié ès Lettres
et Sciences Humaines et titulaire d’une Maîtrise de Littérature. Il a
d’autre part suivi des études de musicologie et de piano, avant de
devenir d’abord enseignant – tout en développant parallèlement des
activités littéraires en revues, en publiant ses livres de poèmes et en
participant à ses premières émissions radiophoniques à France
Culture et France musique.
Invité à la télévision française en 1978 dans la plus célèbre émission
littéraire d’alors, Apostrophes, pour
son recueil de poèmes, Colorature (Gallimard),
il va se faire connaître à travers cette première apparition télévisuelle,
aussi bien comme poète que comme musicologue.
Alain DUAULT sera tour à tour Rédacteur en chef
de L’Avant-Scène Opéra, critique musical à
la NRF, à Elle, à L’Evénement
du jeudi, à Femmes et
à Classica, dont il demeure aujourd’hui éditorialiste.
Après trois ans à Europe
1 avec l’émission Mélomania,
il devient en 1989 le « Monsieur Musique Classique » de RTL,
assumant une chronique matinale et une émission hebdomadaire, le dimanche
à 13h30, Classic Classique. Il
y restera vingt-deux ans, avant de rejoindre Radio
Classique, de 2012 à 2018, pour assurer une émission
quotidienne, Duault classique, et un
rendez-vous hebdomadaire consacré à l’opéra ainsi qu’une interview
hebdomadaire.
Après avoir débuté à la télévision à France 2,
il est engagé en 1987 par France 3 où
il propose une émission hebdomadaire, Musicales,
qui, en sept ans, s’impose comme un des rendez-vous majeurs des mélomanes
à la télévision française. De 1991 à 1994, il assume de surcroît la
direction des programmes musicaux de France 3. Il
présente ensuite une nouvelle émission hebdomadaire, Musique
& Compagnie, à laquelle succède, en 2001, un nouveau
rendez-vous, chaque vendredi, Toute la musique
qu’ils aiment. Il présentera aussi tous les
grands rendez-vous classiques de la chaine et créera en 2011 Musiques
en fête, dont il assume toujours la direction artistique.
En 1999, il conçoit, produit et présente l’ambitieux projet d’une Intégrale
Chopin (225 œuvres, 60 pianistes, plus de 20
heures de musique), diffusée simultanément sur France
3 et à la Télévision polonaise.
En 2001, à l’occasion du centenaire de la mort
de Verdi, il conçoit et écrit un grand spectacle populaire, Verdi,
une passion, un destin, qui réunit 250 musiciens
et Jean Piat dans le rôle de Verdi. Créé triomphalement à Bercy les 9
et 10 mars devant 30 000 spectateurs, ce spectacle (où il fait aussi
ses débuts de comédien !) entame ensuite une tournée des plus
grandes salles de France, avant d’être diffusé sur France
3 et publié en vidéo et DVD. Sur la lancée de ce
succès, il écrit et joue deux nouveaux spectacles : en 2002, Victor
Hugo, la légende d’un siècle, puis, en 2004, Rencontre
avec George Sand.
Alain DUAULT a fondé en 1978 la revue Po&sie (Belin)
avec Michel Deguy et Jacques Roubaud.
Il donne de nombreuses conférences en France et
à l’étranger.
Il est Président du jury du Prix
Pelléas, un prix décerné chaque année à un livre sur la musique
distingué par la qualité de son écriture.
Alain DUAULT a été durant quinze ans Président
des Fêtes romantiques de Nohant ainsi
que des Rencontres Internationales Frédéric
Chopin.
Depuis 2010, il est directeur artistique et présentateur du programme de
diffusion d’opéras au cinéma, Viva l’opéra,
dans les salles UGC.
Il est aussi directeur artistique des croisières
musicales de la compagnie Ponant, de la compagnie CroisiEurope et des
croisières du Figaro.
Il est Officier de la Légion d’Honneur et Commandeur des Arts et
Lettres.
Bibliographie
Poésie :
Prosoésie (PJ
Oswald, 1967)
Soif de soifs (Encres vives, 1969)
Tuerie (Génération, 1972)
Linges (Génération, 1974)
Colorature (Gallimard, 1977)
Le Jardin des adieux (Gallimard, 1999)
Où vont nos nuits perdues (Gallimard, 2002 – Grand
Prix de Poésie de l’Académie française)
Les sept plaies (avec des peintures de
Christian Jaccard ; La Chouette diurne, 2003)
Nudités (Gallimard, 2004)
Des froissements discrets (Encres Vives, 2005)
Une hache pour la mer gelée (Gallimard, 2006)
Que sais-je (avec une photo déstructurée de
Lucien Clergue ; Le Renard pâle, 2007)
L’effarant intérieur des ombres (Gallimard,
2008) – Prix Omar Khayyam
La lune dans les genoux (avec des illustrations
de Sonia Rykiel ; Le Renard pâle, 2008)
Hymne à la mer (avec des photographies de
Lucien Clergue ; Le Renard pâle, 2009)
Hymne à la nuit (avec des photographies de
Gabriela Morawetz ; Le Renard pâle, 2010
Hymne au sexe (avec des photographies de Kathy
Cooper ; Le Renard pâle, 2010)
Ce qui reste après l’oubli (Gallimard, 2010)
Hymne à la mort (avec des photographies de
Sabrina Grass ; Le
Hymne au ciel (avec des peintures de Pierre de
Chevilly ; Le Renard pâle, 2012)
Les sept prénoms du vent, poèmes (Gallimard,
2013 – Prix Mallarmé)
Dans le jardin obscur (en collaboration avec
Monique Labidoire (Le Passeur, 2014)
Où vont nos nuits perdues et autres poèmes, préface
de Xavier Darcos (poésie/Gallimard, 2015)
Ce léger rien des choses qui ont fui (Gallimard,
2017)
La cérémonie des inquiétudes (Gallimard,
2020 – Prix Alain Bosquet)
La poésie, le ciel (Gallimard, 2020)
Car la douceur de vivre est périssable (Gallimard
– 2022)
Le ciel jaloux des roses [poèmes carnets de
voyages] (Gallimard – 2023)
Romans :
La
Dévoyée, roman (Belfond, 1996, nouvelle édition en 2000)
La Femme endormie, roman (Plon, 2003)
Dans la peau de Maria Callas, roman(Le Passeur,
2014, réédition poche, 2017)
Le vent et l’écureuil, conte(Gallimard,
2020)
Une femme de feu, roman (Gallimard, 2021)
Livres
sur la musique :
Don
Giovanni (avec Maurice Béjart ; La Différence,
1981)
La Flûte enchantée (avec Maurice Béjart ;
Albin Michel, 1984)
Verdi, la musique et le drame (Gallimard, 1987)
L’Opéra de Paris (Sand, 1989)
Guide du Disque compact classique (Le Pré aux
clercs, 1991)
Guide du Disque compact classique, nouvelle édition revue et
augmentée (Plon, 1993)
Invitation à l’opéra (Larousse, 1999)
Verdi, une passion, un destin (Gallimard, 2000)
Entretien avec Giuseppe Verdi (Musipages, 2001)
Chopin (Actes Sud, 2004)
Inventaire de l’opéra (livre collectif) (Universalis,
2005)
Mon premier Mozart (livre-disque) (Brilliant
Classics, 2006)
Mon premier Bach (livre-disque) (Brilliant
Classics, 2006)
Chopin, une histoire en musique racontée aux enfants (livre-disque)
(Sony 2010)
Schumann, le goût de l’ombre (Actes Sud,
2010)
Chopin-Sand, une rencontre flamboyante, avec
Marie-Christine Barrault et Yves Henry (livre-disque, Saphir, 2010)
L’opéra vu par Alain Duault (Hugo et Cie,
2010)
Dictionnaire amoureux de l’opéra (Plon,
2012)
De Bach à Ravel, 20 interviews exclusives (Plon,
2013)
Dictionnaire amoureux illustré de l’opéra (Plon/Gründ,
2016)
Johann Strauss, le père, le fils et l’esprit de la valse (Actes
Sud, 2017)
Roberto Alagna, mon dictionnaire intime (en
collaboration ; Le Passeur, 2019)
Biobibliographie
établie par Jeanne Caledec, attachée de
presse/Gallimard
On
ne dort pas même quand on dort, Diérèse n°96, été 2023
Le bruit du vent qui passe
Ces
ombres déchirées ce bloc de haine tombé du ciel noir
De Kharkiv où j’ai marché avec les oiseaux avec le bruit
De quelques chevaux avec le sourire de porcelaine d’une
Qui se hâtait mais aujourd’hui est-ce une femme encore
Ce tas de cendres noires ce cri éperdu ce crime alors que
Je
me souviens du buste de Pouchkine place de la Poésie
Oh comment bombarder une ville qui donne une Place à
La poésie La guerre c’est ça ce ciel soyeux de septembre
Un matin noir quand les chaussures du soleil se défont et
S’effondrent les sœurs dans un fracas sans nom plus rien
Qu’un
silence fondu dans l’affolante houle de fer pétrifiée
Un entonnoir vers l’enfer où le ciel explosé ronge le sang
Devenu noir et tout repasse une main une épaule la braise
Dans les veines les ongles arrachés par le souffle d’orage
Dans les ruines les chiens cherchent leurs maisons en feu
On
ne dort pas même quand on dort, Diérèse n°96, été 2023
***
Doute
toujours Doute de tout du vent de la pluie Doute
De l’ombre des oiseaux qui étirent le ciel Doute du ciel
Et de la mer Doute des manteaux du tonnerre Doute de
Toi au milieu du silence et des cris Doute du feu et de
La mort Doute des ailes de l’orage qui tourbillonne et
Te fait peur Doute de la nuit Doute de la lumière mais
Ne doute jamais de mon amour
***
Une
nuit on attend quelqu’une on cherche un mot qui
Ne vient pas on craint que la pluie tombe et retienne
Ses pas mais on retrouve soudain le mot perdu le noir
Est troué par un phare d’or qui nous éclaire jusqu’au
Puits du cœur alors que le vent se jette sur la maison
On tremble comme l’orage on croit qu’on va mourir
Elle est là
Le
bruit du vent qui passe

***/***
Évelyne
MORIN

© Photo Éliane Morin
Évelyne
Morin, née à Tulle, vit en Essonne. Poète,
professeure de lettres, comédienne à la compagnie théâtrale Les
Trois Clous. Elle assure la programmation de Poésie
& musique.orge.
Bibliographie
Le cri de l'aube éditions
PJ Oswald 1975
La défaillance des jours éditions Caractères 1976
Miroirs éditions Caractères 1978
Le jeu de moi éditions Caractères 1985
La licorne du silence éditions
Caractères 1987
Rencontre occulte à mort perdue éditions
La Bartavelle 1991
Terre de mortes-lunes éditions Table Rase 1992
La nuit d'Électre éditions
La Bartavelle 1996
Ombres, désirs éditions
Jacques Brémond 2000
Dernier train avant le jour éditions
Le dé bleu 2001
N’arrêtez pas la terre ici (Préface
de Stéphen Bertrand)Polder/Décharge 2003
Non lieu provisoire (Encres de Misko Pavlovic)éditions
Cadex 2007
N’arrêtez pas la terre ici (Préface
d’Anne Stell)éditionsLe Nouvel Athanor 2007
Cela, fulguré éditions
Gros textes 2007
Un retour plus loin (Frontispice de Marc Pessin)
éditions Jacques Brémond 2007
Rouge à l’âme éditions
Potentille 2007
Matin de l’arbre levant (Préface
de Brigitte Gyr) éditions Le Nouvel Athanor
2014
Le Bois des corbeaux (photographies d’Éliane Morin) éditions
Gros textes 2015
Évelyne Morin, anthologie éditions Le Nouvel Athanor,
Collection Poètes trop effacés, 2018
Les bois flottés du jour éditions Encres Vives,
collection Encres Blanches n°760, 2019
Soleil juste la nuit, éditions Henry, 2019
Une lumière incertaine, éditions Unicité, 2022
Nuit d’écrire, Les Lieux-Dits éditions, collection Le loup
bleu, 2023
Ronde noire (Illustrations d’Alexandre Hollan) à
paraître aux éditions Jacques Brémond
Livres
d’artiste
Effacement du jour, peinture de Colette Klein, Les Cahiers du
Museur 2021
Psaume en noir et blanc, encres de Nourit Masson Sekine, Bandes
d’Artistes, Les Lieux-Dits éditons 2021
Présence
dans les anthologies
La Poésie Mystique Contemporaine J-L Maxence,
Presses de la Renaissance, 1999
Ce que disent les mots, de Pierre Maubé, éditions Éclats
d’encre 2004
Polder Deuxième génération éditions Décharge / Gros
Textes 2005
Anthologie – 7 Multiples N° 71 2007
Anthologie Seghers, 2008, (Patrice Delbourg, Jean-Luc Maxence et
Florence Trocmé ; Avant-propos Bruno Doucey)
Esprits poétiques 3. Dires d’elles Hélices
2010
Nous, la multitude anthologie poétique éditions
Le Temps des Cerises 2011
L’Athanor des poètes, 1991-2011,
par Jean-Luc Maxence et Danny-Marc, Le Nouvel Athanor 2011
Ouvrir le XXIème siècle, 80 poètes québécois et français Mœbius
& Cahiers du sens 2013
Frumdrög að draumi, Ljóð franskra skáldkvenna Anthologie
islandaise de poésie féminine française, Þhór Stefánsson, Oddur 2016
Participation à Le Banquet des absents Levée
d’encre 2017
Participation à de nombreuses revues, dont Arpa,
Bacchanales, Concerto pour marées et silence, revue, Imprévue (revue
franco-américaine), Interventions à haute voix,
Les Cahiers du sens, Comme en poésie, Décharge, Diérèse, Ficelles,
Friches, La Traductière, Levée d’encre, Lieux d'être, Liqueur 44, La
main millénaire, Multiples, Neige d’août, Poésie/première, Sarrazine,
Souffles, Spered Gouez, Verso, Voix d’encre… Život (revue
bosnienne).
Revues
en ligne : Recours au poème, Književna Sehara
(revue de littérature des Balkans)
Spectacle Miroirs
ou l’opérette d’un sou, mis en scène par Jean-Louis Gonfalone
en 1984, à partir de trois recueils ; musique : Gérard Garnier et
Jean-Louis Gonfalone.
Membre
du Jury du Prix de la découverte poétique de la
Fondation Simone de Carfort, sous l’égide de la
Fondation de France
Site : http://evelynemorin-poesie.fr
Dans
la remontée du jour,poèmes inédits
Demain .Partir, poèmes inédits
Jour
de pluie en été
Vois
Cette étendue vaste et déserte
C’est le lieu du passage
Des oiseaux la survolent
te montrant la voie
L’heure
est fugitive
du départ possible
Dormir
les rêves
Parler la langue des vagues
Elles
Sans toi
Tu
suis le chemin double des jours
Et le vent
***
Ils
ont engendré le silence
Le
ruisseau des bois perdus
coule depuis ce temps
sans que la mémoire s’apaise
Le
ciel est bien plus haut
que toute lumière
La terre est elle-même
ce jour
La
voie offerte demeure en suspens
Le réel est
ici loin
des mirages
Se
retrouver dans la lente remontée du jour
Dans la remontée du jour
***
À
ce moment du lieu
il y eut un surgissement
de tous les abandons enfouis
De tous les êtres laissés
sur des seuils
inconnus
Les
bateaux s’en vont
Séparant la mer de la terre
À jamais la déchirure de ceux
restés à quai
Une valise oubliée
Comme seul désir de reconnaissance
Les
jours s’ouvrent et se referment
Et la nuit sur les rêves
Autant d’appels sans réponse
aux questions trop tardives
L’aube
ne sait pas encore la parole
qui vient à elle
Au-delà se brise
sur la réalité
immuable
Demain.
Partir
***/***
Thierry
RENARD

Thierry
Renard est né à Lyon le 14 août 1963,
d’une mère d’origine piémontaise et d’un père ouvrier lyonnais.
Il se tourne d’abord vers le théâtre, avant d’animer le magazine poétique Aube et
de diriger les éditions Paroles d’aube jusqu’au printemps 1998.
Il est aujourd’hui directeur littéraire à l’enseigne des éditions
La rumeur libre, et aussi directeur artistique de l’Espace Pandora à Vénissieux.
Cette intense activité culturelle ne l’empêche pas de mener à bien
une œuvre personnelle – où se mêlent investigation morale, érotisme
amoureux et voyages au long cours –, qui compte de nombreux ouvrages, récemment
rassemblés dans les Œuvres poétiques (deux
tomes parus, 2016 et 2018)que publient les éditions La rumeur libre.
Sa rencontre avec l’écrivain Charles Juliet, dès 1978, fut pour lui déterminante.
Officier des Arts et des Lettres, promotion du 14 juillet 2013.
Ouvrages
publiés (sélection) :
Les Écritures rouges, Éditions Aube, 1989
Dans la braise de tes yeux, Nouvelle édition Pleine Plume, 1990
La lune machin, Verso, 1990
Le fait noir, préface de Patrick Laupin, Éditions Paroles
d’aube, 1993
Autre chose que le jour, photographies de David Anémian, préface
de Lionel Bourg, Éditions Déclics et des Claps, 1995 ; Prix du conseil général
du Rhône
Pour L.B, Éditions Wigwam, 1996
L’injustice commence là, Éditions Bérénice, 1998
Maintenant la nuit, collages de Lionel Bourg, Éditions Cadex,
1998
L’espérance récompensée, collages de Philippe Bouvier, préface
de Jean-Pierre Spilmont, Éditions Bérénice, 2000
Il neige sur ta face, préface d’Éric Mèle, Éditions Le
bruit des autres, 2001
L’Éclosion du coquelicot, préface de Jean Charlebois, Éditions
le dé bleu/Écrits des Forges, Centre Poétique de Rochefort-sur-Loire,
2002
Citoyen Robespierre, feuilleton radiophonique, préface de Valère
Staraselski, Éditions Bérénice, 2004
Chaman, avec Bernard Giusti et Jean-Michel
Platier, Éditions Bérénice, 2004
Seule la révolution fait le beau temps, tombeau
de monsieur Guy Debord, Éditions Bérénice, 2005
Neptune Mambo, textes écrits pour la voix, Éditions Bérénice,
2006
Sira kan, avec le photographe Marc Buonomo, collection Cartes
d’embarquement n°1, Éditions La passe du vent, 2007
Plus vivants que jamais !, collage de Sonia Viel, Éditions
Rafael de Surtis, 2008
Le Martyre de Blandine, photographies de Benoît, Éditions La
passe du vent, 2008
Va, respire d’autres lumières. La seconde vie de Rogelia Cruz,
Éditions Le bruit des autres, 2008
La Traversée du jour, préface de Charles Juliet, Éditions Bérénice,
2010
Un monde à l’envers, avec Ahmed Kalouaz, préface d’Yvon Le
Men, Éditions Le bruit des autres, 2010
Crever la route, avec Jean-Michel Platier, dessins de Roxane
Maurer, Les Cahiers de l’indocile, 2011
Les poussières du vent se lèvent tôt, avec Joël Bastard,
photographies de Michel Calzat, Éditions La passe du vent, 2012
Canicule et Vendetta, Éditions Le bruit des autres, 2013
La Chance d’un autre jour, avec Emmanuel Merle, préface de
Claude Burgelin, collages de Sonia Viel, Éditions La passe du vent, 2013
Cargo Vénus, illustrationsd’Olivier Fischer, de Patrick
Rana-Perrier, Julie Perin et Sonia Viel, collection ArtSquare, Jacques
André éditeur, 2015
I Travel the World, anthologie personnelle (2006-2015), poèmes
traduits en langue anglaise par Antonio D’Alfonso, Ekstatis Editions
(Canada), 2015
Œuvres poétiques, tome 1, Éditions La rumeur libre, 2016
Cannibale Bambou, collages de Sonia Viel, Éditions Gros textes,
2016
Œuvres poétiques, tome 2, Éditions La rumeur libre, 2018
La Nuit est injuste, Éditions La rumeur libre, 2018
L’Amer du Sud, avec Dimitri Porcu, préface de Giacomo Casti,
édition bilingue, Éditions La passe du vent, 2019
Un zgomot lasat de vânt, préface d’Yvon Le Men, traduit en
roumain par Christian Penes, Eikon (Roumanie), 2019
Addictus, photos de Jean-Claude Chuzzeville, édition bilingue,
traduite en italien par Julie Dorille, collection ArtSquare, Jacques André
éditeur, décembre 2020
Poèmes
extraits de
La
vie contradictoire, 2022
Soleil nuptial, Pour Charles Juliet,Travail en cours
Tu
as ouvert la nuit
Tu as ouvert ton cœur à la nuit
Tu as tendu tes bras vers l’horizon
Tu as pointé du doigt l’horizon
Tu as ouvert les yeux dans la nuit
Tu as ouvert les yeux sur le monde
Tu fus même la nuit toute une nuit
une nuit entière et plusieurs nuits d’affilée
Tu as levé ton poing relevé la tête
dans la nuit de la nuit
dans la pleine obscurité
Tu as cherché à savoir
à comprendre mieux
Tu t’es donné le temps d’apprendre
Tu es entré dans la nuit
tantôt par la porte tantôt par les fenêtres
Puis tu as connu l’aube nouvelle
tu as quitté l’ombre pour la lumière
***
Tu
n’as pas manqué à l’appel
Tu as répondu présent
durant toutes ces années
Tu t’es comporté en humain
vivant et debout
[…]
Tu as nagé dans la nuit
jusqu’à l’autre rive du temps
Tu as cru mourir
Tu es resté vivant
Tu t’es levé tôt le matin
Tu as veillé tard le soir
Tu as brûlé ta vie par tous les bouts
Tu as vécu les grands incendies
de l’âme et de l’esprit
La vraie vie nous traverse
elle n’est plus ailleurs
La vraie vie est à la fois
derrière et devant nous
La vraie vie est unique
aventureuse quelquefois
La vraie vie porte plusieurs noms
Joie profonde Quête de sens
Soif d’absolu Après-midi d’été
La vraie vie circule de l’aube jusqu’à minuit
et du coup de minuit jusqu’à l’aube
Elle est la traversée du jour et de la nuit
La vie contradictoire, 2022
***
Une
page est maintenant tournée
Charles Juliet est mort
Je ne pourrai plus jamais l’entendre
me lire quelques proses inédites
de sa voix calme et grave
Je ne l’entendrai plus me raconter
des pans entiers de son existence
avec tendresse et étonnement
Charles est mort et je peux pleurer
Douleur de la perte et du manque
Douleur tout court face
à l’évidente situation
J’ai cependant la certitude
qu’au bout du chagrin
il y a bien une fenêtre
que seuls les poètes
après leur départ
savent laisser ouverte
Cette fenêtre celle de Charles
c’est la fenêtre des cimes
qui donne sur l’autre versant du feu
là où la lumière nourrit et apaise
la belle lumière des quatre saisons
Soleil
nuptial, Pour Charles Juliet,Travail en cours
***/***
Germain
ROESZ

© Photo Jean-Louis Mandel
Germain
Roesz est peintre, poète et théoricien de l’art. Professeur honoraire
de l’université de Strasbourg (en théorie, pratique et sciences des
arts). Il crée Les Lieux Dits éditions en 1994 qui associent poésie et
arts plastiques. Les Lieux Dits présentent la multiplicité des voix poétiques
et des chemins plastiques contemporains. Comme peintre il est représenté
par les galeries N. Buck (Hurtigheim), Justbee Gallery (Masevaux), Latuvu
(Bages) et KunstHaus Froelich (Stuttgart).
Plusieurs
textes théoriques récemment parus concernent des artistes contemporains :
A. Angeletti, Christiane Bricka, Josef Bücheler, Michel Cornu, Claude
Gagean, Michel Lascault, Bernard Latuner, Jacques Thomann, Mitsuo
Shiraishi, Raymond E. Waydelich, entre autres.
En
poésie ses derniers ouvrages parus :
La part de la lumière (L’Atelier du grand Tétras), Dans
la paroi de verre (coll. // croisées, Les Lieux
Dits), Où va la poésie ? Essai
(Vibration éditions), La collerette était rouge (coll.
Bas de page, LLD), Un silence dans le ventre (Atelier du Grand tétras), Tu
crois c’est l’été ? (Propos2 éditions).
Dans
la préface à La part de la lumière
Claude Louis-Combet a ces mots : Tout au long
de son cheminement existentiel, il n’a cessé de s’interroger sur les
implications de sa démarche d’artiste et de poète, de scruter les
processus d’élaboration de l’œuvre et de les comprendre au regard de
ce que sa propre vie et son intelligence du monde lui apprenait par
ailleurs. C’est pourquoi, aujourd’hui, lisant ses pages les plus récentes,
nous éprouvons l’effet d’une expansion lumineuse de sa pensée tout
entière fixée sur l’évidente confluence et sur la complémentarité
des deux vastes champs d’expression que sont la peinture et la poésie.
Poèmes
Je
ne pensais pas finir ainsi
Un mot, poème inédit
La collerette était rouge, Les Lieux Dits éditions, collection
Bas de page, 2023
Route
lascive
Peu de désir
Vivre est défait
Tu me l’as dit
Quelquefois
[…]
Presque
centenaire
et
vu tant de guerres
tant de guerres
souffrance du corps
ravage du visage
coups continus
quelques chutes
dans les ornières des chars
dans le bourbier des drones
Presque sourde
La voix saccadée
dans l’infernale
et
continue déflagration
Que vais-je devenir ?
C’est le matin comme tous les matins
Soleil se lève
Pluie triste parfois
Informations débitées
entre chansons et drames
entre rires et comédies
entre faits divers et mensonges
Matin de neige absente
Silence impossible
Reprendre
à zéro
Non pas la table rase
Juste
terrasser l’inutile
Araser la malédiction
Recommencer
Je
ne pensais pas finir ainsi
***
Il
faut une définition pour signifier
ce qu’est un mot
et la définition est faite de mots qui
à chaque fois
nécessitent des définitions faites d’autres mots
C’est sans fin
C’est la fête des mots
C’est les mots qui te font la fête
Les mots sont les maux des morts et des vivants
Les mots c’est juste l’infini dans la bouche du monde
Un mot c’est la même chose
dans le cri d’un gamin
dans le fruit que tu croques
Un mot c’est juste un mot juste
dans le sempiternel oubli
de ta mémoire
Un mot c’est définitif
Un mot croit que c’est définitif
parce que le mot
tu lui ressembles
Le mot te rassemble
te recroqueville
te déploie
Un mot te confond
t’obstine
t’ahurit
te remplit de joie
de saccades de tremblements
Un mot te secoue
comme le vent fait des palmiers
sur une plage déserte
comme un baiser fait
sur tes lèvres dans la nuit venue
Un
mot c’est ça et tout ce qui manque
Un mot, poème inédit
***
Je
vois flou
Ce sont tes larmes
Depuis
des jours tu grelottes
et un paysage blanc s’écrit sur ton visage
Depuis
des jours tu vois flou
et c’est une ombre diffuse
La
lumière égrène quelques poussières rares
et ta peau frissonne
Le
sol est foudroyé de particules invisibles
et Je vois flou
[…]
L’attente
quelqu’un attend
Toujours
la main s’égare
dans l’espace vide
Je
sors
sur la pointe des pieds
Qui
ai-je peur
de réveiller ?
Je
vois flou
C’est la lumière
La
collerette était rouge,
Les Lieux Dits éditions, collection Bas de page, 2023
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