Des valises remplies de magazines, de photographies, de cartes publicitaires.
Je les feuillette quand surgit le besoin de « faire un collage ». Nécessité absolue.

Un élément, un personnage, un objet sur une page ou une image m’appelle.
Je le découpe et le pose sur une feuille de papier ou sur une de mes photographies.
Et c’est le début du collage, de la mise en scène d’une histoire qui s’invente, un élément en appelant un autre.

Philippe Lemaire, grand créateur de collages, écrit à propos de mes créations : « Je les vois comme de petites mises en scène, où l'on sent la volonté de faire émerger une histoire, un début de narration. Vous avez fait le choix de créer ces scènes de toute pièce, en les composant sur un fond nu (sauf une exception), plutôt qu'en les inscrivant dans un décor pré-existant. Ce choix vous amène à centrer le collage sur les rapports entre les personnages. On a envie que le spectacle commence. Les titres parfois suggèrent ce qui se déroule sous nos yeux et ce qui va se passer. »

Écriture automatique en image. Histoires sortie du subconscient. Histoires que je ne connais pas et que je ne peux pas raconter en mots mais qui proposent aux spectateurs de créer leurs propres voyages.

Éliane Morin