Exposition d'Éliane Morin (2004 à la MJC de Savigny-sur-Orge)

Article du Journal Vendée :

La Cabaude en photographie exposée au Poisson à Roulettes.

Immortaliser l'envers du décor

Les quais de la Cabaude, paysage familier de tous les Sablais, sont exposés, décortiqués par la pellicule d'Eliane Morin. Elle transmet au public toute l'émotion qu'elle dégage.

Toute petite, Eliane Morin venait déjà se promener sur les quais de la Cabaude. Un paysage typiquement sablais, où l'on retrouve toute l'animation portuaire, toute cette activité des pécheurs qui partent en mer, ou qui en reviennent. La série exposée a été photographiée en 2001, dans la soirée, quand le port se fait un peu plus vide. Après il a fallu chercher comment regrouper ces clichés afin de créer une exposition, de raconter une histoire. "Ce port, c'est une beauté incroyable que les gens créent, laissent sans en être conscients. Quand je la cadre, j'ai l'impression de l'apprivoiser", explique Eliane Morin.
Sur un autre mur, on trouve également des photos de Port-la-Nouvelle, qui rappelle le port des Sables. Des clichés cette fois-ci de nuit, où l'on découvre un paysage complètement différent de celui de la journée, sans activité, sans aucun bruit.
«C'est dommage que l'on ne puisse pas rajouter le bruit au tableau.» ajoute Éliane Morin.
Saisir le travail de l’homme

Cet accrochage permet de renvoyer des choses aux gens qui les ont créées sans s'en rendre compte. "J'ai envie de photographier là où il y a le passage du travail de l'homme". C"est ainsi que l'artiste explique sa façon de photographier, le but de son exposition. Pour Eliane Morin, le lien du travail a une dimension très grande, le recadrer, le prendre en photo permet de maîtriser l'émotion du travail, d'en apprivoiser la puissance. Professeur d'anglais, de théâtre et metteur en scène, le message qu'elle essaye de renvoyer aux gens qui ont conçu ce décor aujourd'hui photographié, est sensiblement le même que celui d'un metteur en scène à son comédien dont le travail est de renvoyer les choses, les interprétations qui leur échappent. Pour Eliane Morin, la photo est une vraie passion, c'est une trace importante à conserver. En particulier les photos non officielles, qui ne sont pas sur les cartes postales.
"J'aime capter les arrières cours, l'envers du décor, là où est le coeur de l'humain, là où il est le plus juste", explique la photographe.
Ce sont uniquement des photos argentiques, il n’y a aucune retouche réalisée, le travail s’effectue quand la photo est prise, un travail sur les couleurs, la lumière, le cadrage.
Une belle exposition qui permet de saisir le travail, l’inattendu, de redécouvrir sous un autre angle cette Cabaude si familière au paysage Sablais.

Tiré de l’article du journal Vendée Journal «Les Sables» 29/07/04 de M. Lionel Marquant